L’Église et les homosexuels : l'hypocrisie de l’inclusion conditionnelle

DATE DE SORTIE :

20 janvier 2025

En janvier 2025, la Conférence épiscopale italienne (CEI) a annoncé que les hommes homosexuels peuvent désormais accéder à la prêtrise, sous réserve de respecter la chasteté et de ne pas soutenir ce qu’elle qualifie de "culture gay". Si cette décision a été saluée par certains comme une avancée, elle est surtout révélatrice de l’hypocrisie persistante de l’Église catholique envers la communauté LGBTQIA+.

Une ouverture empoisonnée

En apparence, cette décision semble être un pas en avant. Mais à y regarder de plus près, elle est avant tout un écran de fumée. L’Église exige des futurs prêtres homosexuels qu’ils renoncent non seulement à leur sexualité mais aussi à toute revendication d’identité ou de fierté. Ce n’est pas une inclusion, c’est une injonction à la dissimulation.


En qualifiant la "culture gay" de "soi-disant", l’Église ne fait qu’ajouter à l’humiliation. Elle nie l’existence même d’une identité culturelle et politique LGBTQIA+ tout en réaffirmant sa position doctrinale selon laquelle l’homosexualité est "intrinsèquement désordonnée". En d’autres termes, l’Église ne tend pas la main, elle impose un carcan.


L’institutionnalisation de la honte

Cette politique n’est rien d’autre qu’une forme institutionnalisée de victimisation. En acceptant à contrecœur des prêtres homosexuels tout en leur imposant des conditions déshumanisantes, l’Église continue de les traiter comme des citoyens de seconde zone.


Pire encore, cette ouverture conditionnelle renforce un message toxique : l’homosexualité est tolérée, à condition qu’elle reste invisible et silencieuse. Les candidats à la prêtrise sont ainsi sommés de vivre dans la honte, de nier leur identité et de rejeter toute forme de solidarité avec leur propre communauté.


Une manipulation émotionnelle

En se présentant comme progressiste, l’Église tente de détourner l’attention de sa propre responsabilité dans les discriminations systémiques qu’elle perpétue. Sous couvert d’amour chrétien, elle impose en réalité une violence psychologique qui contraint les individus à choisir entre leur foi et leur identité.

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Ce double discours  est profondément pernicieux : il permet à l’Église de se positionner comme ouverte  et tolérante  tout en continuant à discriminer. Les membres de la communauté LGBTQIA+  qui aspirent à devenir prêtres sont ainsi pris au piège d’une institution qui, tout en leur ouvrant une porte, les enferme dans une cage.


Conclusion : assez de la tyrannie spirituelle

L’Église catholique persiste dans son rôle d’arbitre moral autoproclamé, en tentant de dicter à des millions de personnes ce qu’elles peuvent ou ne peuvent pas être. Cette décision de la CEI est loin d’être un pas en avant. Elle est une tentative maladroite de masquer une intolérance enracinée sous une couche de fausse bienveillance.


Chez OUT CULTURES, nous dénonçons fermement cette hypocrisie. L’inclusion ne peut être conditionnelle. Les institutions religieuses doivent cesser de victimiser les personnes LGBTQIA+ sous prétexte de vouloir les accueillir. Une vraie acceptation passe par la reconnaissance pleine et entière des identités, sans compromis ni honte imposée.


Restons mobilisés

Le combat pour la dignité et l’égalité continue, même face à des institutions ancrées dans le passé. Ensemble, dénonçons ces pratiques et revendiquons un monde où l’amour et l’identité ne sont pas des sujets à débattre mais des droits fondamentaux.

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