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En cette semaine de la
Journée Internationale de Visibilité Lesbienne, nous nous sommes plongé.e.s dans l’histoire du pourquoi le « L » (pour
Lesbienne) est en tête du sigle LGBTQIA+ ?

Origine du sigle
Au début du mouvement de défense pour les droits LGBTQIA+, les Gays ont une plus grande visibilité en ce qui concerne leur combat, même si d’autres membres de la communauté doivent aussi se défendre pour le respect de leur personne, de leur intégrité physique et morale.
La première lettre sera donc le G.
En effet, de nombreux documents d’archives comportent le sigle GLBT : au début, c’est le terme homosexuel.le qui fait référence aux personnes attirées par le même sexe et ce n’est que dans les années 70 que le terme Gay a connu une plus large utilisation (pour se moquer, dans un premier temps puis renversé, comme le mot Queer), en dehors des cercles queer.
Puis, quasiment au même moment, on remarque que le terme Lesbienne a aussi fait du chemin dans les esprits afin que les femmes qui aiment des femmes expriment leur différence.
Voici notre deuxième lettre, le L.
A cela nous pouvons ajouter que dans les années 1970s, ces termes devenus communs, sont très vite accompagnés des lettres « B » pour l’orientation sexuelle Bisexuel.le (avec les différentes évolutions d’acception que le terme a connu jusqu’à aujourd’hui) et « T » pour l’identité de genre Transgenre : deux lettres pour rappeler l’importance du rôle de chacun.e dans la lutte pour les droits queer.
A ce moment-là, le sigle existe donc sous la forme
GLBT.
Impact de la crise du SIDA
Et puis, dans les années 1980, la crise sanitaire du SIDA provoque un raz de marée sociétal, notamment aux Etats-Unis, frappés durement : les Gays sont montrés du doigt comme étant des facteurs de propagation de la maladie, à cause d’une mauvaise communication et d’une méconnaissance de la transmission du virus.
L’idée majoritaire circule que les Gays et les drogués sont les premiers malades en grand nombre, alors un raccourci se présente rapidement dans les esprits : le préjugé sur un type de population se concentre sur des pseudo-vérités scientifiques à cause desquelles les institutions et beaucoup de familles font porter la faute à des « coupables » qui n’en sont pas. Conséquence éhontée : pratiquement aucune aide de santé n’est apportée aux malades, qu’on qualifie même souvent de « punis Dieu pour mauvaise vie ».
Solidarité lesbienne et reconnaissance
Devant l’ampleur du manquement de l’État américain, en termes d’aide aux malades, et devant le rejet de leurs proches, les seules personnes vers qui les Gays peuvent se tourner sont les Lesbiennes, moins atteintes par le virus. Solidaires et volontaires, elles seules donneront leur sang en masse, mais aussi leur aide quotidienne (repas et logements) pour aider des membres de leur communauté à dépasser la mort qu’avaient connu nombre de leurs amis.
D’ailleurs, des organisations de donneuses de sang lesbiennes, nées à cette époque, continuent d’exister aujourd’hui, en Californie.
Ainsi, les Lesbiennes qui auparavant avaient été tant moquées et injuriées par les Gays, deviennent la raison de leur survie. Devant l’adversité, non seulement une nouvelle reconnaissance des Lesbiennes existe, mais en plus, une nouvelle solidarité se crée, qui n’avait jamais existé auparavant : plusieurs petites communautés deviennent une communauté élargie.
Quand on sait que l’union fait la force, cela a son importance pour la défense des droits queer.
En hommage à ce dévouement historique, la lettre
L passera en premier dans l’écriture du nouveau sigle, qui devient alors
LGBT.
Le sigle aujourd’hui : LGBTQIA+
Ce sigle en constante évolution avec une version actuelle sous la forme LGBTQIAA+ montre une plus grande inclusion et reconnaissance des identités et orientations présentes au sein de la communauté, avec une vision du monde au-delà de la simple binarité. Son utilisation plus répandue dans les médias montre une ouverture de la conception du monde par une société au départ surtout hétéronormée et hétéroformatée.
Article écrit par Delphine pour OUT CULTURES.
Voici les sources utilisées pour la rédaction de l'article :
https://alittlebithuman.com/why-the-l-goes-first-in-lgbt/
https://medium.com/the-narthex/glbt-lgbt-lgbtqia-whats-in-a-name-a5608849c9fa
https://www.drapeau-lgbt.com/histoire-communaute-lgbt/
https://learntransformation.com/glbt-lgbtq/